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Cher membre du club,

TOTAL 2,64€/action, CNP 1,57€/action, CARREFOUR 0,48€/action, LVMH 6€/action… avec les annonces des résultats annuels, la saison des dividendes est ouverte. Et malgré une année 2020 violemment impactée par le Covid, il y a beaucoup d’argent à prendre avec les dividendes.

Les dividendes sont vieux comme la bourse : ils rémunèrent le financement que vous apportez aux entreprises cotées en achetant leurs actions. 

Sur le papier, c’est une contrepartie “gagnant-gagnant” : en détenant une partie du capital d’une société, vous pouvez exercer votre droit de percevoir les bénéfices de celle-ci. 

Les meilleures stratégies de rendement sont basées sur les dividendes. Warren Buffet a notamment fait fortune en choisissant judicieusement les entreprises aux rendements les plus pérennes : Coca-Cola, Heinz, Visa, Bank of America, etc.

Choisir les actions les plus rentables et laisser passer le temps : cela paraît si simple !

En réalité, je n’ai croisé en France qu’un seul investisseur capable de dégager une stratégie dividende à 2 chiffres de rendement annuel (je vous en reparlerai bientôt). Nous sommes tombés d’accord sur les 5 erreurs que font la majorité des investisseurs particuliers. 

Voici comment les éviter.

Erreur N°1 : Tout gâcher en confondant bénéfice et dividende

Le montant du dividende distribué est voté en assemblée générale à partir du bénéfice annuel dégagé.

Trop d’investisseurs foncent sur des sociétés généreuses sans vérifier si elles allouent une partie convenable de leur bénéfice

à des projets d’investissement ou de réinvestissement

à des rachats d’actions pour maintenir le contrôle sur la gestion

à un matelas de sécurité en cas de choc.

Par exemple, il est impératif de vérifier le niveau d’endettement de l’entreprise. Si la société se force à verser des dividendes malgré d’importants remboursements de dette par ailleurs, c’est une mauvaise nouvelle. Dépenser du cash pour rassurer ses actionnaires, c’est se mettre en risque.

En tant qu’actionnaire, préférez une société financièrement saine. Une société qui “se saigne” ne passe jamais inaperçue et voit toujours son action sanctionnée sur les marchés, ce qui fait dégringoler son cours. Sans parler de la difficulté à tenir le rythme de la distribution de dividendes.

Erreur N°2 : Surexposer votre portefeuille sur un secteur donné

Les actions à dividendes les plus rentables sont bien connues : immobilières, financières et pétrolières

La raison est simple : leur modèle de rente nécessite peu d’investissement d’une année sur l’autre. Elles peuvent ainsi offrir des rendements annuels supérieurs à 5%.

Cependant, en surpondérant votre portefeuille de rendement avec des valeurs comme Total, BNP Paribas, Altarea Cogedim ou Axa, vous vous surexposez à des secteurs boursiers “ultra-cycliques”.

C’est-à-dire que ces actions sur-réagissent aux variations boursières. Au moindre choc, ce sont ces valeurs qui enregistrent les plus fortes baisses. L’épisode du Covid 2020 a amputé de moitié la valeur des portefeuilles dividendes surexposés.

L’idéal est de sélectionner des actions à dividendes dans 5 ou 6 secteurs bien distincts pour répartir vos risques et vos rendements.

Erreur N°3 : Oublier le rapport rendement / valeur

Le rendement du dividende s’obtient en divisant le montant du dividende par action par le cours de l’action. Ne vous arrêtez jamais à ce simple pourcentage.

Le pourcentage peut se trouver élevé parce que le cours de l’action est faible. Dans ce cas-là, il vous revient de vérifier si l’action est en situation d’anomalie et qu’elle est sous-valorisée par le marché. C’est rare et il faut sauter sur ce genre d’opportunités.

Si ce n’est pas le cas et que l’action est en chute libre : attention ! Vous achetez la promesse d’une “valeur à problèmes” en même temps que celle d’un dividende élevé.

Les actionnaires attirés par le rendement de 9% du dividende Eutelsat en 2020 en ont fait les frais. L’action qui cotait à plus de 17€ depuis les 5 dernières années et s’est effondrée sous le seuil de 10 €, qu’elle peine à repasser depuis.

Erreur N°4 : Jouer “la cavalerie” en achetant le dividende trop tard

C’est l’erreur la plus classique des investisseurs débutants. Les sociétés versent leur dividende à qui détient l’action le jour du paiement. Au lieu d’immobiliser du capital pendant des mois, des investisseurs achètent “au dernier moment” pour toucher le dividende à temps ! On appelle ça “faire de la cavalerie”.

Pourquoi c’est une erreur :

  • D’abord, parce que les marchés sont “rationnels” pour les dividendes. Si une action de 100 € promet le versement d’un dividende de 5 €, alors le cours s’ajuste après la distribution et redescend à 95 €. Un investisseur qui achèterait une action la veille du versement ferait donc une opération nulle en valeur (+5 € de dividendes / -5€ de moins-value)
  • Ensuite, parce qu’à ce jeu-là, on peut se brûler les doigts ! Cela dépend des courtiers qui passent vos ordres, mais la livraison effective d’une action sur votre compte prend 2 jours après la date d’achat. Il ne sert donc à rien d’acheter une action la veille du dividende : vous n’y aurez pas droit.

Mon conseil : notez soigneusement les dates clés des agendas financiers des entreprises. Le jour de leurs annonces de dividendes, faites votre calcul de rendement et passez un ordre à cours limité. Après quelques séances de hausse (en cas d’annonce positive), les cours des actions baissent avant de reprendre un second souffle.

Erreur N°5 : Négliger la fiscalité et perdre 30% 

Si vous n’avez pas encore ouvert de PEA, foncez le faire auprès de votre courtier ou de votre banquier. 

Car sans PEA, vous devrez payer 30 centimes d’impôt pour chaque euro de dividende.

Concrètement, le PEA (Plan d’Epargne en Actions) vous dispense de l’impôt sur les dividendes et les plus-values de vos actions. Vous ne payez que les prélèvements sociaux.

Mon premier conseil est donc de privilégier des actions européennes éligibles au PEA (la plupart le sont, rassurez-vous).

Si vous voulez éluder la question de l’impôt, privilégiez le paiement des dividendes sous forme d’actions (si la société le permet). Cela vous permet de valoriser d’autant plus votre portefeuille grâce aux intérêts composés, et de ne payer l’impôt que sur la plus-value, lorsque vous revendrez votre placement.

Ou de ne pas le payer du tout, si vous avez un PEA, j’insiste !

Je vous l’ai dit : la saison des dividendes est ouverte… mais elle n’est pas terminée !

De nombreuses sociétés du CAC 40 et du SBF 120 sont sur le point d’annoncer leurs résultats au cours des prochaines semaines.

Soyez sur les rangs du rendement, mais repassez-vous cette check-list avant de foncer.

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