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Cher membre du Club,

 

La semaine dernière, je vous donnais 2 prévisions des 5 « mégatendances » dévoilées par l’oracle des marchés – si on peut parler ainsi de Blackrock.

 

Il était question d’intelligence artificielle et de la « nouvelle finance » : je vous recommande d’installer ChatGPT (la version gratuite) pour vous faire une idée de l’enjeu lié à l’IA. Quant à la nouvelle finance, nous en reparlerons suffisamment d’ici le prochain « halving » du Bitcoin.

 

Voyons aujourd’hui comment préparer notre portefeuille aux 3 mégatendances restantes.

 

Population vieillissante, décarbonation de l’économie, démondialisation : les 3 vues de l’oracle

 

Rappelons qu’une mégatendance est une mutation assez profonde pour modifier l’économie à elle seule, du côté de l’offre comme de la demande.

 

Il s’agit ici de politique, de démographie, et d’écologie. Et vous allez voir que les prédictions de Blackrock sont loin d’être un feu de paille.

 

 

La carte vermeille se porte à merveille

 

Blackrock ne nous apprend rien en parlant du vieillissement de la population.

 

Sauf que c’est désormais réel.

 

La génération du baby-boom (entre 63 et 78 ans) est désormais majoritairement à la retraite. Ce qui s’accompagne donc d’une baisse de la population activeet c’est aussi ce dont parle Blackrock.

 

Le nombre d’actifs va baisser dans tous les pays occidentaux d’ici 2035 : cela a déjà commencé au Japon (-11% depuis 2020), en Europe (-6%). Les USA vont pouvoir tirer leur épingle du jeu, grâce à une bonne gestion de l’immigration.

 

D’un point de vue économique, il y a 2 voies pour l’investissement.

 

D’une part, tous les secteurs qui vont assurer le confort et le niveau de vie des seniors :

  • La santé : vous pouvez investir dans les entreprises de biotechnologie et pharmaceutiques qui se concentrent sur les maladies liées à l’âge (arthrite, Alzheimer, ostéoporose, etc.) – même si les « biotechs » sont souvent des paris au long cours.
  • Loisirs : on peut aussi miser sur une augmentation continue du trafic aérien et sur la croissance de l’hôtellerie en investissant dans des compagnies aériennes ou des chaînes d’hôtels.
  • Vie assistée et dépendance : d’un point de vue « immobilier intégré », les résidences pour personnes âgées et les communautés de vie assistée sont de plus en plus demandées (on l’observe très nettement en Allemagne et Scandinavie).
  • Technologie : les robots d’assistance, les applications de santé connectée (alarmes en cas de chute ou de malaise) ou la télémédecine, présentent aussi des opportunités.
  • Finances personnelles : il est aussi possible de s’intéresser aux assureurs qui offrent des produits dédiés aux personnes âgées (régimes complémentaires de retraite, des assurances spécifiques, etc.)

 

D’autre part, je surveille de très près la nouvelle organisation du travail à venir.

 

Nous disions que l’intelligence artificielle pourrait remplacer un nombre important d’emplois administratifs, mais l’enjeu va plus loin.

 

Il va falloir combler la population active manquante. Les sociétés de formation professionnelle, d’intérim, et la robotisation sont des thèses d’investissement de plus en plus concrètes.

 

Parlant de robotisation, le sujet s’invite dans la 2ème mégatendance.

 

 

La fin du nouveau monde ?

 

Blackrock lance le pavé dans la mare : c’est la fin de la mondialisation.

 

Le jour où nous utiliserons des smartphones produits en Europe est encore loin, cependant ce qui se dessine c’est une fragmentation géopolitique entre le monde occidental et les fameux « BRICS » (Brésil Inde Russie Chine Afrique du Sud).

 

Forts de leur démographie, les émergents d’hier appliquent des politiques de relocalisation de la production. Désormais, on produit chez soi ou chez un pays allié pour ne pas dépendre de « l’autre bloc ».

 

La guerre commerciale entre les USA et la Chine étant un jeu à somme nulle ou négative, les BRICS ont décidé de se passer de la contrainte extérieure.

 

La mondialisation de l’offre est donc en passe de ralentir et il est possible d’exploiter la tendance pour investir :

  • Notamment en misant sur les entreprises qui utilisent la technologie pour relocaliser de manière rentable (comme l’automatisation avancée dans l’industrie : nouveaux systèmes de contrôle qui automatisent et commandent avec précision chaque étape des opérations).
  • Le secteur de la chaîne d’approvisionnement, avec les logiciels de gestion de supply chain plus courtes et plus complexes pourraient être bénéfiques.
  • Insistons à nouveau sur la formation professionnelle : la formation en fabrication avancée, robotique et autres domaines technologiques devrait aussi prospérer.
  • Enfin, s’intéresser aux matières premières locales: les sociétés minières en Chine, les centrales à charbon en Allemagne retrouvent paradoxalement des couleurs.

 

J’écris « paradoxalement », car il est temps de parler de la 3ème mégatendance identifiée par Blackrock : la décarbonation de l’économie.

 

 

Le projet le plus cher du monde

 

Fin des moteurs à essence / diesel, interdiction de se chauffer au fuel, subventions pour le tout-électrique…

 

L’Europe est en avance sur la Chine et les USA dans ses velléités de décarboner l’économie.

 

Et c’est sans doute parce que l’Europe est moins riche, qu’elle tient des discours qui à l’heure actuelle n’ont pas de réalité économique.

 

2 obstacles freinent la décarbonation :

  • L’absence d’une énergie abondante de substitution aux énergies fossiles ;
  • Le coût très élevé des technologies « vertes » (moteurs électriques, batteries au lithium, moteurs à hydrogène) qui décourage les pays émergents préférant la proximité et la modicité du pétrole, du charbon et du gaz.

 

Il y a donc 2 manières d’investir.

 

La première consiste à prendre des risques sur les nouvelles technologies. Nombreuses sont les jeunes sociétés spécialisées sur l’hydrogène, les moteurs électriques, les batteries, la valorisation des déchets, etc.

 

Elles sont innovantes, mais nécessitent beaucoup de capital et sont peu rentables. Et souvent, doivent leur survie aux subventions d’état.

 

La deuxième voie est plus classique : miser par exemple sur les énergies actuelles les plus propres (nucléaire, gaz naturel) – l’extraction et la production d’uranium connait une forte croissance suite à la réouverture du parc de centrales nucléaire en France et en Europe.

 

L’autre option est d’investir dans les « majors » du pétrole et du gaz. À chacun son avis sur la question, bien sûr. La garantie est d’encaisser d’importants dividendes, et de participer au financement d’énergies nouvelles (TotalEnergies vend aujourd’hui plus de gaz que de pétrole).

 

En attendant le jour où il sera possible d’investir les yeux fermés dans une major de l’industrie verte !

 

Visez juste, et placez bien,

 

Felix Baron

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