Cher membre du Club,
Il recommence !
Trump vient ENCORE de menacer la Chine de tarifs douaniers à 100%.
En avril, la même annonce avait torpillé le dollar : -6,7% en 19 jours.
Une baisse de 7% pour une action cotée en bourse, ça peut arriver sans trop d’inquiétude.
Mais pour la monnaie n°1 sur le marché des changes…
- Les importations coûtent 7% de plus aux USA, d’un coup ;
- Le pouvoir d’achat du dollar baisse d’autant ;
- Les investisseurs se précipitent vers d’autres devises,
Le tout en seulement 19 jours. Un cataclysme !
Et pourtant, depuis l’annonce de vendredi dernier, le dollar a perdu seulement… 0,27%. Et puis c’est tout.
Ce qui vous donne une information précieuse sur le reste du marché.
Pendant que tout le monde crie à la “fin du dollar” depuis le début de l’année sans trop savoir quoi faire, les investisseurs avisés commencent à faire des gains sur le billet vert.
Et pour comprendre ce retournement de tendance, il faut revenir presque un an en arrière :
Depuis le mois de janvier 2025, l’indice du dollar (DXY) a chuté de 12,63%. Une baisse spectaculaire qui jusque-là, a convaincu presque tout le monde d’une chose : le billet vert est mort.

L’indice du dollar américain (DXY) à littéralement chuté depuis janvier 2025. Cet indice reflète la parité du Dollar US avec un panier de 6 devises (Euro, Yen, Livre, Dollar Canadien, Couronne Suédoise et Franc Suisse).
Sauf que cette lecture est biaisée (j’ai bien dit “presque” tout le monde).
Et je vais vous détailler ici et en 3 actes pourquoi le dollar a encore de “la réserve” pour les investisseurs (si vous me passez le jeu de mots) :
Acte I : L’attaque des baissiers.
Pour comprendre où va le dollar, il faut d’abord comprendre d’où il vient.
La chute de 12,63% depuis janvier n’est pas le fruit du hasard. Elle s’explique par trois catalyseurs majeurs qui ont tous joué en même temps.
→ Premier catalyseur : les anticipations de baisse de taux.
En décembre 2024, le marché attendait une baisse des taux de la Fed d’environ 75 points de base pour 2025. De 4,5% à 3,75%.
Le marché ne réagit jamais au présent, il anticipe toujours.
Et dès janvier, après les fêtes, les investisseurs ont commencé à sortir du dollar pour aller vers des actifs jugés plus porteurs : l’or, le bitcoin, les actions.
Pourquoi ? Parce qu’une baisse de taux signifie des rendements obligataires plus faibles. En clair : garder son argent en dollars rapporte moins. Le dollar devient moins attractif.
Cette rotation s’est poursuivie jusqu’en juin 2025, expliquant déjà une large partie de la baisse.
→ Deuxième catalyseur : les tarifs douaniers de Trump en avril 2025.
Le « Liberation Day » a provoqué une chute brutale de 6,73% en seulement 19 jours.
Mais attention : ce ne sont pas les tarifs eux-mêmes qui ont fait baisser le dollar.
C’est un choc de confiance. Les investisseurs ont craint une guerre commerciale, un ralentissement de la croissance, des représailles.
Et comme je vous le répète : le marché déteste l’incertitude.
Quand les investisseurs sont dans le flou, ils se mettent en retrait. Ils attendent d’y voir plus clair.
→ Troisième catalyseur : la “politisation” perçue de la Fed.
Les interventions répétées de Donald Trump au printemps 2025 ont semé le doute sur l’indépendance de la réserve fédérale américaine.
Une grande partie de la solidité du dollar repose justement sur cette institution – considérée comme la plus indépendante des banques centrales.
Mais dès que le doute s’installe, les investisseurs fuient.
Ils ont craint une érosion du statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale.
Et ils ont préféré se replier temporairement vers d’autres actifs.
Sauf que ce contexte est en train de changer radicalement.
Acte II : La revanche du dollar.
Aujourd’hui, au 15 octobre 2025, la situation n’a plus rien à voir avec celle de janvier.
→ Sur les baisses de taux : le marché a déjà tout « pricé », c’est à dire tout “anticipé dans le prix”. Seules les dates précises restent à définir.
Le taux directeur américain s’établit à 4,25%. Le marché anticipait une baisse d’environ 100 points de base… nous n’en avons eu que 25.
Et lors de la dernière baisse en septembre 2025, le dollar s’est apprécié :

Lors de la dernière baisse de taux de la Fed — la première en 8 mois —, la valeur de l’indice du dollar a marqué un véritable point d’inflexion et s’apprécie depuis.
→ Sur les tarifs douaniers : ce qui était une « news » stressante en avril est devenu une « old news » en octobre.
Car désormais le marché sait qu’à long terme, ces mesures renforcent les fondamentaux américains : relocalisation industrielle, réduction de la dépendance extérieure, recettes budgétaires supplémentaires.
D’ailleurs les indices le prouvent ! Regardez le S&P 500 : le 8 octobre, il a enregistré son 33ᵉ record depuis le début de l’année 2025.
Et plus récemment encore, la nouvelle menace de tarifs à 100% sur la Chine annoncée le 10 octobre a à peine fait bouger le dollar. Seulement -0,27% à l’ouverture du marché US !

La tendance reste intacte et le dollar commence déjà à rebondir… (une bougie = deux heures).
→ Sur l’indépendance de la Fed : Jerome Powell a tenu bon. Malgré les pressions, il n’a baissé les taux qu’en septembre, quand les données économiques le justifiaient.
L’échec de Trump à révoquer la gouverneure Lisa Cook a même renforcé la légitimité institutionnelle de la Fed.
Et maintenant que le cycle de baisse est entamé, Trump a de moins en moins de raisons d’en parler. Le stress politique s’efface, la confiance revient.
Acte III : le côté obscur des alternatives.
Regarder le billet vert isolément est trompeur. Il faut le comparer aux autres devises.
Et là, le constat est sans appel :
→ L’euro reste freiné par une croissance quasi nulle et une instabilité politique croissante. L’Allemagne peine, la France est instable, l’Italie inquiète. La BCE n’a plus de marge de manœuvre.
→ La livre sterling pâtit d’un ralentissement marqué de l’économie britannique. Sans moteur de croissance visible.
→ Le franc suisse ? La BNS parle déjà de taux négatifs. Et comme la Suisse vit de ses exportations, elle a besoin d’un franc faible. Cette année, le franc n’a monté que parce que les investisseurs fuyaient justement le dollar ! À chaque crise – tarifs, Fed, Guerre – ils se réfugiaient en Suisse. Le franc jouait les seconds rôles : il montait parce que le dollar baissait avant tout, et maintenant que le dollar se stabilise, cette dynamique s’essouffle :

Le franc suisse (rouge) ne monte pas seulement grâce à ses propres forces. Il monte simplement parce que le dollar (bleu) baisse. Un effet miroir presque mécanique.
Face à ce tableau, le dollar conserve un atout : l’économie américaine est plus résiliente que prévu. L’assouplissement monétaire reste graduel, loin du « pivot agressif » que les marchés avaient anticipé.
Faute d’alternative crédible, le billet vert reste la valeur de référence du marché mondial.
D’ailleurs, lors de l’annonce des tarifs sur la Chine le 10 octobre, pourquoi le dollar est-il resté aussi stable ?
Parce que les investisseurs n’avaient nulle part où aller.
Ils ont gardé leurs dollars en attendant des prix plus intéressants pour revenir sur les actions ou les cryptos.
Sans autre monnaie capable d’attirer les flux de capitaux, l’argent est tout simplement resté en USD.
Précision importante : je parle ici d’alternatives en tant que monnaies fiat – pas de matières premières comme l’or ou de crypto-monnaies comme le Bitcoin.
La nuance compte, parce que si vous voulez consommer, acheter des actifs, investir dans l’économie réelle… la première étape reste toujours de détenir une monnaie fiat.
L’or protège, c’est vrai. Le bitcoin aussi, à sa manière.
Mais pour agir concrètement sur les marchés, pour participer à l’économie, vous avez besoin de dollars, d’euros, de livres, etc.
Et dans cette catégorie-là, le dollar n’a aucun rival aujourd’hui.
C’est ma conclusion : quitter le dollar, et pour aller où ?
Alors, si vous partagez mon point de vue, 2 solutions s’offrent à vous en tant qu’investisseur :
- Solution “active” : maintenir ou ouvrir des positions sur des valeurs libellées en dollars (actions, obligations US) ;
- Solution “passive” : vous pouvez détenir des dollars en direct, soit sur un compte type Revolut ou Wise (détenir un compte bancaire américain quand on n’est pas résident fiscal ne me semble pas utile), ou alors via des SICAV monétaires (type SG Monétaire Dollar EC).
Bref, le come-back du dollar est en cours. Vous pouvez participer au dernier acte !
Je vous reparle très vite,
D’ici là, visez juste et placez bien.

Felix Baron

